Nous vivons actuellement une crise sanitaire grave et sans précédent. Plus que jamais, la conviction de tous les acteurs économiques est qu’il faut agir vite et tout mettre en œuvre collectivement afin que cette crise sanitaire ne laisse pas de traces trop profondes sur notre tissu socio-économique.
Si nous voulons que notre économie récupère rapidement, au-delà de cette période de confinement et de ralentissement d’activité fort, il est essentiel d’être non seulement disciplinés collectivement concernant le suivi des mesures sanitaires mais aussi efficaces dans le déploiement de mesures de soutien, indispensables à la protection des entreprises pendant la crise et à leur redémarrage par la suite.
Les banques jouent un rôle majeur dans ce dispositif. Elles ont non seulement la volonté d’aider leurs clients dans la durée, mais elles sont aussi un rouage indispensable pour exécuter les plans de soutien gouvernementaux. Leurs bilans le leur permettent aujourd’hui, mais elles doivent également rester alertes quant aux risques engrangés.
Chez BGL BNP Paribas, nous sommes déterminés à accompagner nos clients touchés par les conséquences de la pandémie COVID-19 et à les conseiller sur les modes de financement les plus adéquats pour leur situation. Notre rôle de conseiller prend là tout son sens et le savoir-faire de nos chargés d’affaires est au cœur de notre dispositif d’accompagnement de nos clients. De même, la proximité et la relation de confiance entre la banque et son client sont précieuses dans les moments où il faut décider rapidement et proposer des solutions basées sur la connaissance du client. En effet, l’objectif n’est pas seulement de combler un manque de trésorerie court terme, c’est surtout de mettre en place le financement le plus adapté pour le court, moyen et long terme, en fonction de la taille de l’entreprise, du secteur d’activité, de l’organisation, de l’endettement, du cycle de trésorerie ou de la structure de l’actionnariat.
Une entreprise trop endettée ne sera pas à même de sortir rapidement de la crise et sera freinée dans son développement futur. Il faut donc agir vite mais avec discernement pour ne pas compromettre le futur rebond de l’entreprise.
Concrètement, de notre côté, nous avons dû faire preuve d’agilité et adapter notre gouvernance et nos processus de décision afin de pouvoir répondre rapidement aux très nombreuses sollicitations de nos clients. Je tiens à cette occasion à saluer l’engagement de nos collaborateurs et à les en remercier chaleureusement.
Face à l’urgence, pour les clients les plus touchés, nous avons décidé la mise en place de moratoires d’une durée maximale de 6 mois ou des financements de trésorerie à court-terme supplémentaires.
Pour les clients déjà fragiles avant la crise, le moratoire est ce qu’il y a de plus adapté. Il serait irresponsable de rajouter de la dette à une entreprise en situation financière déjà délicate. C’est là que les actionnaires jouent leur rôle et doivent donner leur soutien. Pour les entreprises saines mais affectées par la crise, nous les accompagnons en proposant soit des moratoires, soit des crédits nouveaux, avec une réflexion sur la maturité des crédits, en partie sur notre bilan et en partie via le pacte de soutien gouvernemental.
L’Etat a récemment annoncé un plan de soutien ambitieux pour l’économie luxembourgeoise. Ce plan comprend notamment un système de garanties d’Etat à hauteur de 2,5 milliards d’euros en faveur des prêts accordés aux entreprises impactées par la crise. Cette garantie favorisera l’octroi de crédits pour une durée maximale de 6 ans et jusqu’à 25% du chiffre d’affaires de l’entreprise. Certains critères spécifiques ont également été définis pour les jeunes entreprises innovantes qui sont encore en phase d’amorçage. Ici encore, BGL BNP Paribas engagera les moyens financiers nécessaires pour permettre à ses clients, qui en ont besoin, de bénéficier de ce prêt garanti.
Aujourd’hui, malgré l’incertitude, nous sommes convaincus que la multitude des mesures prises au niveau du gouvernement et la solidité de notre système bancaire nous permettront de surmonter cette crise.
La première recommandation que j’aimerais faire aux entreprises est de bien utiliser les différentes aides qui s’offrent à elles. Ensuite, d’être raisonnables sur la taille des lignes de trésorerie demandées et enfin de se projeter à moyen terme avec toute cette dette et de calculer si ce niveau de dette sera un poids facile ou pas à supporter pour elles dans la durée. Par exemple, il ne sert à rien de demander des lignes de trésorerie excessives, dans la précipitation, comme l’on a vu des habitants se ruer sur le rayon « pâtes » il n’y a pas si longtemps. Il est davantage nécessaire de se poser, d’évaluer ses besoins immédiats et d’ajuster les mesures à prendre au fur et à mesure en fonction de l’évolution de la situation. Par contre, nous agirons rapidement pour la mise en œuvre de ces solutions adaptées.
Notre rôle premier, en tant qu’institution financière, est de faire ce pont entre les liquidités disponibles et les acteurs ayant besoin de ces liquidités. Ces liquidités devraient éviter la création de situations critiques en cascade en permettant aux entreprises de continuer à payer leurs fournisseurs, récupérer leurs créances, de maintenir l’emploi et de soutenir l’économie pour le bien-être collectif et ainsi éviter qu’une crise économique ne vienne s’additionner à la crise sanitaire. La discipline et le respect des engagements de chaque acteur (entreprise, actionnaire, salariés, clients, fournisseurs, états, régulateurs) est primordial et ce n’est qu’ensemble que nous pourrons amortir le choc et aller de l’avant.